Nous publions ci-dessous des extraits d’une Note analytique présentée en mai 2021 (et actualisée en 2022) par le Working Group Social Impact Corona de la Sécurité sociale belge.

La crise du covid n’a pas non plus épargné le marché du travail. La
dépendance aux mesures de soutien comme le chômage temporaire ou le 2021droit passerelle était donc très forte. Néanmoins, les indicateurs globaux du marché du travail sont restés relativement stables, en particulier en comparaison avec le choc économique de 2020, et le marché du travail s’est de nouveau fortement redressé en 2021. Mais ce sont surtout des personnes ayant un profil vulnérable sur le marché du travail qui ont ressenti le plus fortement l’impact du covid.
Bien que la crise du covid touche peu à peu à sa fin en 2022, on a toujours recours au chômage temporaire et au droit passerelle au premier semestre de 2022 (ces deux mesures ont été prolongées jusqu’au 30 juin 2022), mais dans une bien moindre mesure que les deux années précédentes. Par ailleurs, des problèmes d’approvisionnement et la hausse des prix de l’énergie, en lien avec le conflit russo-ukrainien, pourraient créer de nouvelles difficultés sur le marché du travail.

Indicateurs du marché du travail

L’impact global sur le taux d’emploi et de chômage en 2020 a finalement été moindre que ce que l’on avait craint initialement. L’Enquête sur les forces de travail (Statbel) indique que le taux d’emploi (20-64 ans) a baissé en 2020, mais dans une moindre mesure que ce que prédisaient les prévisions internationales (70 % contre 70,5 % en 2019)8. Notez cependant que, jusqu’en 2020 inclus, les chômeurs temporaires étaient toujours comptabilisés parmi les personnes occupées, quelle que soit la durée de leur absence. À partir de 2021, il y a du changement à ce niveau et les chômeurs temporaires qui sont absents pendant plus de 3 mois ne peuvent plus être comptabilisés parmi les personnes
occupées.9 Le recul de l’emploi (réel) n’a conduit qu’à une augmentation très limitée du chômage. Avec une hausse de 5,4 % en 2019 à 5,6 % en 2020, le taux de chômage est resté inférieur à celui de 2017 et 2018. Le nombre de personnes occupées a surtout diminué dans certains groupes plus vulnérables sur le marché du travail, tels que les jeunes, les personnes peu et moyennement qualifiées et les personnes de nationalité non UE.


En 2021, le nombre de personnes occupées a de nouveau fortement
augmenté.10 Les taux d’emploi des femmes et des 55-64 ans atteignent tous deux des niveaux record. Le taux de chômage en 2021 (6,3 %) est bien plus élevé qu’en 2020 (5,6 %), et les différences selon le niveau d’instruction et le groupe de nationalité restent très grandes. Les transitions de l’EFT entre 2020 et 2021 reflètent aussi la reprise après la crise du coronavirus.11 Il y a davantage de personnes au travail, principalement parce que moins de personnes deviennent ou restent inactives. Ce sont principalement les femmes, les Belges, les jeunes et les personnes à niveau d’instruction faible qui sont restées inactives.
Bien que l’impact sur les indicateurs du marché du travail semble globalement limité, il ne faut pas perdre de vue que cette diminution de l’emploi en 2020 était la première depuis 2013 en Belgique. Il s’agissait également de la première baisse dans la série chronologique depuis le deuxième trimestre de 2013 pour la zone euro dans son ensemble, et depuis le premier trimestre de 2013 pour l’UE.
Il ressort en outre d’indicateurs complémentaires que l’activité de notre marché du travail s’est relâchée. Le ralentissement total du marché du travail (labour market slack12) suggère dès lors que l’effet de la pandémie a été plus grave que ne semblent l’indiquer les critères traditionnels d’emploi et de chômage. Aux deuxième et troisième trimestres de l’année 2020, cet indicateur a fortement augmenté et il est resté supérieur à son niveau d’avant la pandémie (de 10,9 % au premier trimestre 2020 à 11,6 % au deuxième, 12,4 % au troisième et 11,8 % au quatrième).13 Cette diminution s’est poursuivie au quatrième trimestre, mais le niveau est resté supérieur à celui du premier trimestre de 2020. Début 2021, le « labour market slack » a reculé, passant de 13,2 % au premier trimestre à 11,7 % au 2e, avant de remonter à 12,3 % au 3e
pour baisser à nouveau à 11,0 % au 4e. En parallèle, le taux de vacance d’emploi -le nombre d’emplois vacants par rapport au nombre total de postes au sein de l’entreprise — augmentait lui aussi déjà au troisième trimestre de 2020, après une diminution aux premier et deuxième trimestres. Au quatrième trimestre, on a toutefois assisté à une nouvelle diminution importante du nombre d’emplois vacants. Au premier
trimestre de 2021, le nombre d’emplois vacants a connu une nouvelle


augmentation significative, de 22,5 %. Au deuxième trimestre de 2021, le
nombre total d’emplois vacants a encore augmenté considérablement, de 21,81 %. Selon les derniers chiffres disponibles, le taux de vacance d’emploi s’est stabilisé à un niveau très élevé au 4e trimestre de 2021 (4,7 %). Il s’agit du nombre le plus élevé d’emplois vacants depuis le début de l’enquête (2012). Bien qu’il y ait davantage d’offres d’emploi pour des emplois permanents (84,79 % des offres d’emploi), le taux de vacance d’emploi est nettement supérieur pour les emplois intérimaires (20,70 %) que pour les emplois permanents (4,15 %) augmentation significative, de 22,5 %. Au deuxième trimestre de 2021, le
nombre total d’emplois vacants a encore augmenté considérablement, de 21,81 %. Selon les derniers chiffres disponibles, le taux de vacance d’emploi s’est stabilisé à un niveau très élevé au 4e trimestre de 2021 (4,7 %). Il s’agit du nombre le plus élevé d’emplois vacants depuis le début de l’enquête (2012). Bien qu’il y ait davantage d’offres d’emploi pour des emplois permanents (84,79 % des offres d’emploi), le taux de vacance d’emploi est nettement supérieur pour les emplois intérimaires (20,70 %) que pour les emplois permanents (4,15 %).
Nous disposons entretemps pour cette année des chiffres mensuels de l’EFT jusqu’au mois de mars 2022 inclus. Toutefois, les chiffres mensuels étant sujets à des fluctuations aléatoires plus importantes que les chiffres trimestriels et annuels, ils doivent être interprétés avec prudence. Les chiffres mensuels pour janvier et février 2022 montrent que le taux d’emploi (20-64 ans) reste élevé au début de cette année, bien qu’il diminue un peu en février (70,5 %) par rapport à janvier (71,7 %). Le taux de chômage BIT augmente également quelque peu, de 5,4 % en décembre 2021 à 5,5 % en janvier et 6,1 % en février. Toutefois, pour les personnes hautement diplômées, la baisse se poursuit jusqu’à un taux très faible de 2,5 % en février. En mars, le taux d’emploi (20-64 ans) et le taux d’activité (15-64 ans) remontent à leurs niveaux de janvier (respectivement 71,4 % et 69,7 %), et le taux de chômage (5,2 %) descend à nouveau (avec, il est vrai, une augmentation chez les jeunes, mais encore une fois : l’échantillon plus réduit rend les chiffres plus volatils).
Le nombre moyen d’heures prestées par semaine s’élevait en février à
33,5 heures, ce qui est supérieur aux trois mois précédents. Il se maintient à 33,0 en mars. En mars 2022, 36,9 % des répondants déclarent encore travailler parfois ou régulièrement à la maison. Avant la pandémie, ce chiffre fluctuait aux alentours de 25 %.
La proportion de personnes, adultes et enfants confondus, vivant dans un ménage dans lequel personne n’a de travail rémunéré est restée globalement stable en 2020 et 2021, autour de 12 % en moyenne. Les chiffres de 2022 sont encore temporaires. En janvier 2022, la part d’adultes dans un ménage sans emploi rémunéré était à nouveau en léger recul, à 11,2 % (chiffre provisoire), mais elle remonte en février (11,9 % – chiffre provisoire) et en mars 2022 (12,2 % – chiffre provisoire). La proportion d’enfants vivant dans un ménage sans travail rémunéré augmente fortement en janvier 2022 pour s’établir à 12,2 % (chiffre
provisoire) contre 9,7 % en décembre 2021, et il continue de fluctuer autour des 12 % en février (12,3 %) et mars (11,8 %).
Secrétariats sociaux : l’absentéisme pour cause de maladie remonte
effectivement quelque peu en mars 2022, en particulier dans le secteur des soins de santé et le secteur alimentaire, mais il semble toutefois que, dans l’ensemble, l’impact socioéconomique immédiat de la cinquième vague soit resté limité.


Chômage temporaire

Durant les premiers mois de la crise du coronavirus, le recours au régime de chômage temporaire a été plus important que jamais auparavant.16 Dans les secteurs contraints à la fermeture (partielle), il a également été massivement utilisé lors des vagues ultérieures. Et même entre ces vagues, la part des travailleurs en chômage temporaire est restée plus élevée que jamais. À partir de l’été 2021, on assiste toutefois à une diminution constante. Le niveau avait encore légèrement augmenté en décembre 2021 et janvier 2022, avant de redescendre à environ 46.000 ETP début mars 2022 et 39.000 début avril 2022.
Cette baisse est également visible dans les données de l’ONEM sur les
demandes et les paiements. Les chiffres de janvier 2022 faisaient encore état de 7,9 % (paiements de CT/nombre de salariés), suivis de 6,2 % en février, 4,7 % en mars et 4,3 % en avril 2022.
Il est vrai que ces parts sont restées très élevées jusqu’à récemment dans quelques secteurs spécifiques (voir graphique ci-dessous). En particulier dans la construction où, en avril 2022, il reste encore environ un cinquième (20,1 %) des travailleurs au chômage temporaire pendant au moins un jour. Avec 11,5 %, cette part reste également considérable dans l’horeca, tout comme dans les services administratifs et auxiliaires (9,3 %) et l’industrie manufacturière (9,3 %).
Dans les secteurs de la construction et de l’industrie, il se peut que des
problèmes d’approvisionnement jouent un rôle à ce niveau. Quoi qu’il en soit, il est clair que le taux de vacance d’emploi dans le secteur de la construction a fortement augmenté aux 2e et 3e trimestres (voir tableau 1 plus haut), ce qui pourrait également indiquer que la pénurie de certains profils entrave la reprise de l’activité du secteur. Par conséquent, il est à la fois question de pénurie et d’une part importante de chômage temporaire a fortement augmenté aux 2e et 3e trimestres (voir tableau 1 plus haut), ce qui pourrait également indiquer que la pénurie de certains profils entrave la reprise de l’activité du secteur. Par conséquent, il est à la fois question de pénurie et d’une part importante de chômage temporaire.

Lorsque nous examinons le profil des chômeurs temporaires en 2022 (chiffres provisoires des paiements), nous voyons encore que les personnes ayant un profil plus vulnérable sont surreprésentées par rapport à leur poids dans la population occupée. Les personnes à faible et moyen revenu, les personnes peu diplômées, ainsi que les personnes de nationalité étrangère sont très nettement surreprésentées. Même plus encore qu’au cours des premiers mois de la crise. Par ailleurs, les hommes sont encore plus fortement surreprésentés qu’en 2021, avec 16,7 points de pourcentage en avril 2022. La surreprésentation plus marquée des hommes est liée à la part relativement grande de chômage temporaire dans le secteur de la construction (et de l’industrie dans une moindre mesure), qui emploie majoritairement des hommes. En 2022, la répartition selon les tranches d’âge est pratiquement équilibrée par rapport à l’ensemble de la population occupée. Au début de la
crise, les jeunes étaient encore surreprésentés, mais ce n’est plus le cas depuis le printemps 2021. Dans les paiements, il apparaît également structurellement que la très grande surreprésentation des personnes peu diplômées (34,4 points de pourcentage en avril 2022) et des personnes des classes salariales inférieures est toujours plus marquée qu’à l’automne 2020 et au printemps 2021. Les personnes de nationalité étrangère restent elles aussi fortement surreprésentées (10,4 points de pourcentage en avril)

La plupart des personnes qui ont été au chômage temporaire entre fin 2021 et février 2022 y ont passé moins de 6 jours (respectivement 65,6 % des salariés au CT en mars 2022, contre seulement 44,9 % en janvier 2021). À l’automne 2021, environ un huitième des personnes concernées a passé plus de la moitié du mois de décembre au chômage temporaire. Mais cette part est de nouveau plus élevée17 en janvier-mars 2022.
Les données dynamiques pour les premiers mois de 2022 (janvier à mars) indiquent une diminution des entrées au chômage temporaire. Celles-ci sont passées de 9,4 % en décembre 2021 à 2,2 % en mars 2022. Par synergie, la part des personnes restant au chômage temporaire a diminué pour passer sous la barre des 70 % (68,9 % en mars 2022) et les sorties ont augmenté pour atteindre 29,0 % en mars 2022. Dans les secteurs de la construction, des services
auxiliaires, de l’industrie manufacturière et le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, la part des personnes restant au chômage
temporaire reste élevée en mars 2022 (supérieure à 70 %) et les sorties sont les plus faibles par rapport aux autres secteurs (entre 15,4 % et 24,3 %). Dans le secteur de l’Horeca, les entrées restent parmi les plus élevées (21,6 %) et les sorties parmi les plus faibles (24,3 %) ; mais la part des personnes restant au chômage temporaire est la moins élevée (avec celle du secteur des arts, spectacles et activités récréatives).
En novembre, si les entrées ont diminué à 7,2 % et les sorties ont augmenté à 9,4 %, la part des personnes restant au chômage temporaire demeure élevée (83,4 %). En décembre, les entrées ont continué à diminuer (4,5 %) et les sorties à augmenter (14,8 %). La situation de janvier à juin 2021 semble confirmer cette tendance observée en novembre et en décembre, avec une diminution des entrées oscillant entre 2 % et 5 % (4,5 % en janvier, 4,2 % en février, 5,4 % en mars,
3,6 % en avril, 3,0 % en mai et 2,2 % en juin) et une augmentation des sorties (10,0 % en janvier, 6,6 % en février, 9,6 % en mars, 11,2 % en avril et une sortie plus prononcée de 21,6 % en mai et 17,2 % en juin). Une grande majorité reste donc dépendante du chômage temporaire au cours des premiers mois de 2021, même si les mois de mai et de juin semblent amorcer une descente prometteuse à confirmer.


Le nombre de personnes concernées par l’annonce d’une procédure de
licenciement collectif est jusqu’à présent resté relativement limité en 2022. En janvier 2022, elles étaient 373 (toutes en Flandre). En février, cela concerne 154 personnes (la majorité en Wallonie), seulement 56 personnes en mars 2022, et 146 en avril. En mai, ce chiffre remonte à nouveau quelque peu : 410 personnes concernées.

Si, en valeur absolue, le chômage temporaire a légèrement augmenté en
janvier 2022, le passage vers le chômage complet a légèrement diminué entre décembre 2021 et janvier 2022 : de 1,6 % à 1,3 % pour le passage au chômage complet 1 mois plus tard et de 2,2 % à 1,9 % pour le passage au chômage complet 3 mois plus tard. Le passage au chômage complet 1 mois plus tard est resté stable en février et mars 2022 (1,3 %).
Les travailleurs indépendants Tout comme pour le chômage temporaire chez les travailleurs salariés, on a rapidement assisté à un recours massif au droit passerelle chez les indépendants durant la crise du covid. Cette mesure était destinée à soutenir les travailleurs indépendants contraints d’interrompre leur activité indépendante en raison de la crise. Le nombre de travailleurs indépendants bénéficiant du droit passerelle était surtout élevé au début de la crise du covid,
entre mars et mai 2020. Lors du pic d’avril 2020, 419 915 indépendants avaient recours au droit passerelle. Ce nombre a ensuite reculé jusqu’en octobre 2020, avant de remonter à l’occasion du deuxième confinement, à l’automne 2020. À partir de mai 2021, on assiste globalement à une forte diminution du nombre de droits passerelle, qui passe sous la barre des 100 000. Cette diminution se poursuit au cours des mois suivants, pour aboutir à un niveau nettement plus bas de 20 621 bénéficiaires en moyenne entre juillet et décembre 2021.
Il reste encore des indépendants qui ont recours au droit passerelle en 2022, bien que le besoin soit nettement moindre par rapport aux deux années précédentes. La plupart des restrictions liées au covid ayant été levées, le covid n’est plus spécifiquement un obstacle à l’exercice de l’activité de nombreux indépendants. En ce moment, il n’est pas encore possible de savoir exactement quel sera l’impact des nouvelles évolutions comme la crise en Ukraine et la hausse des prix (de l’énergie) sur la situation des travailleurs indépendants. De futures mises à jour de cette note permettront d’y voir plus clair.
Les chiffres relatifs au droit passerelle pour 2022 sont encore provisoires. En janvier 2022, le nombre de travailleurs indépendants bénéficiant d’un droit passerelle était de 23 868 (chiffre provisoire). Les chiffres (encore provisoires) pour les mois de février et mars sont de nouveau en baisse, à respectivement 17 478 et 13 750 personnes


Le vendredi 1er avril 2022, le Conseil des ministres a par ailleurs décidé de prolonger le droit passerelle de quarantaine jusqu’à la fin juin 2022. Le pilier 2 (baisse du chiffre d’affaires de 40 %) est également prolongé jusqu’au 30 juin 2022. Toutefois, cette mesure ne concerne que les travailleurs indépendants directement victimes de la situation de guerre en Ukraine. Cette mesure n’est donc plus liée au Covid. En outre, le gouvernement a également décidé de prolonger le pilier 3 du droit passerelle de crise (quarantaine ou soins à un enfant) jusqu’au 30 juin 2022 aux mêmes conditions qu’auparavant. Outre le droit passerelle, des mesures ont également été prises concernant un assouplissement des facilités de paiement, comme le report des cotisations sociales, l’exonération des majorations en cas de paiements tardifs, la dispense des cotisations sociales, une éventuelle révision à la baisse des
cotisations sociales, la suspension temporaire de la procédure de
recouvrement. Tout cela dans le but de compenser les conséquences de la crise du covid. Les facilités de paiement pour les travailleurs indépendants ayant rencontré des difficultés en raison du coronavirus n’ont plus été prolongées à partir du 2e trimestre de 2022.
Le nombre d’indépendants ayant demandé un report de paiement des
cotisations sociales provisoires de 2020 et des cotisations de régularisation pour 2018 s’élève à 319.739 (cotisations sociales provisoires de 2020) et 130.101 (cotisations de régularisation pour 2018) au 18/05/2022. Cette mesure a été prolongée en 2021 pour les cotisations provisoires de 2021 et les cotisations de régularisation de 2019.

Le 18 mai 2022, 42.890 personnes avaient demandé un
report des cotisations provisoires de 2021 et 19.874 un report des cotisations de régularisation de 2019 dues en 2021 (chiffres provisoires). En 2020, 87.050 demandes d’exonération du paiement des cotisations sociales ont été traitées. En date du 18 mai 2022, 53.323 demandes introduites en 2021 avaient été approuvées. Sur le plan financier, les cotisations exonérées représentent 361.502.668 euros en 2020 et (provisoirement) 229.498.089 euros en 2021. Pour l’instant, seuls les chiffres comptables de l’exonération des cotisations pour le 1er trimestre de 2022 sont disponibles ; ils s’élèvent à 42.673.999,84 euros. La plus grande partie de ce montant, soit 35.845.830,08 euros, concerne des cotisations relatives à 2021.

Malgré son impact important sur les travailleurs indépendants, la crise du
covid ne s’est pas traduite par une augmentation importante du nombre de faillites chez les indépendants18. Le nombre moyen de faillites par mois était de 133 en 2020 et 131 en 2021, contre en moyenne 182 en 2019. En outre, le nombre de faillites d’indépendants reste, pour la période de mars 2020 à décembre 2021, inférieur à son niveau des mois correspondants en 2019. Les mesures de soutien supplémentaires, comme le droit passerelle, mais aussi deux moratoires temporaires sur les faillites des indépendants ont sans doute fait en sorte qu’il n’y ait pas d’effet covid. À partir de l’automne 2021, les chiffres affichaient cependant une nouvelle tendance à la hausse. On dénombre en moyenne environ 150 faillites entre octobre et décembre 2021.
De ce fait, le nombre de faillites chez les indépendants est aussi en légère hausse début 2022. En janvier 2022, le nombre de faillites chez les indépendants est de 142. Ce chiffre augmente ensuite jusqu’à 167 en février, avant un pic à 184 en mars 2022. En avril 2022, le nombre de faillites chez les indépendants retombe à 164. Le chiffre encore provisoire pour mai 2022 s’élève à 193, donc supérieur encore au pic de mars 2022 (184). Le chiffre encore très provisoire pour juin 2022 est de 25.

Source : Sécurité sociale Belgique : Monitoring sur l’emploi et la protection sociale en Belgique- Avril 2022.