Par Delphine Hotua
Tous les psychologues agréés, quels que soient leur statut, secteur ou règlement de travail, sont juridiquement liés par un code de déontologie, qui les guidera vers une pratique professionnelle respectueuse de l’éthique.
Les dispositions déontologiques du psychologue ont pour objectifs d’assurer la protection du public, de préserver la dignité et l’intégrité de la profession ainsi que de garantir la qualité des services fournis par les porteurs du titre de psychologue.
Un code pour plus de respectabilité de la profession
Comme le relève sur sont site web la Commission des psychologues, le code de déontologie associé au titre de psychologue est bénéfique pour la profession à différents niveaux :
Le code et le droit disciplinaire qui en découle protègent les clients ou patients des psychologues contre les pratiques non éthiques et inadéquates de ces derniers,
Il joue un rôle important dans la prévention d’actes indésirables qui pourraient nuire au respect de notre profession,
Le code offre tant au psychologue individuel qu’à la discipline dans son ensemble l’opportunité d’apprendre et de s’améliorer,
Il offre aux collègues psychologues des normes professionnelles communes qui servent de base dans leurs concertations et groupes d’inter-vision.
Il clarifie aux autres professionnels le cadre normatif que les psychologues agréés appliquent dans leurs activités et contribue ainsi à l’autonomie de leur pratique.
Le code de déontologie définit les devoirs du psychologue
Le code de déontologie du psychologue édicte l’ensemble de principes et règles éthiques qui gèrent et guident l’activité de psychologue. Ces normes déterminent les devoirs minimums exigibles par les professionnels dans l’accomplissement de leur activité. La Commission des psychologues en trace les grandes lignes :
1. Le secret professionnel (article 5 à 20) : le psychologue est tenu en toutes circonstances au secret des informations qu’il échange avec son client, y compris après que leur relation professionnelle a pris fin. La loi ne prévoit une dérogation à cette obligation de confidentialité que dans certains cas exceptionnels, tels que le secret professionnel partagé, l’autorité parentale auprès des mineurs, l’expertise du psychologue dans le cadre d’expertises judiciaires, le consentement libre et informé du client, les missions d’enseignement et de formation, etc.
2. Respect de la dignité et des droits de la personne (articles 21 à 24) : le psychologue est tenu de respecter les droits de son client, et en particulier sa liberté, sa dignité, son intimité, son autonomie et son intégrité. Cette section du code aborde notamment la question du consentement libre et informé et celle du suivi des clients mineurs.
3. La responsabilité (articles 25 à 29) : quel que soit le règlement de travail auquel il est soumis, le psychologue est responsable des choix qu’il effectue et des avis qu’il fournit. Sont notamment traitées dans ce chapitre, l’obligation de moyens, l’obligation de contracter une assurance et la continuité des services rendus par le psychologue à son client.
4. La compétence (articles 30 à 34) : le psychologue se doit d’entretenir et de développer son expertise. Lorsqu’il fait l’expérience des limites de ses compétences, il doit mener une réflexion critique à ce propos. Cette section traite entre autres de la nécessité pour le psychologue d’évaluer ses compétences en temps voulu et, si le besoin l’exige, d’adresser son client à un autre professionnel.
5. Intégrité et honnêteté (articles 35 à 51) : en tant que professionnel, le psychologue adopte une position indépendante. Il ne peut toutefois pas privilégier ses intérêts personnels dans le cadre de l’exercice de sa profession. Ce principe impose au psychologue de respecter un cadre strict en matière de recherche du profit, de mélange des rôles, de publicité, etc. Ce chapitre aborde notamment la question de la transmission d’informations et celle de l’obligation d’interpeller les collègues en cas de non-respect des règles éthiques.
Quid si un psy ne respecte pas la déontologie ?
Si une personne considère qu’un psychologue ne respecte pas les règles disciplinaires prévues dans le code, elle peut porter plainte contre ce psychologue. Cette plainte peut déboucher sur une procédure disciplinaire et/ou sur une procédure de médiation.
En ce qui concerne la procédure disciplinaire, la Commission des psychologues souligne : « tout le monde peut déposer plainte, mais toutes les plaintes ne sont pas admissibles à la procédure disciplinaire. En outre, il n’y a que trois sanctions possibles : un avertissement, une suspension ou une radiation de la liste officielle des psychologues. »
La médiation quant à elle vise à trouver une solution au litige entre le psychologue et le plaignant, et ce, via un ou plusieurs entretiens encadrés par un médiateur agréé, c’est-à-dire reconnu par le SPF justice.
Source : Le guide social 08/04/15