Introduction
Instituée par un arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 15 mai 1997, la Commission de déontologie de l’aide à la jeunesse a été officiellement installée le 2 décembre 1997 par Madame Laurette ONKELINX, alors Ministre-Présidente de la Communauté française.
L’article 3 de cet arrêté du 15 mai 1997 disposait que « La Commission de déontologie a pour mission de remettre un avis sur toute question de déontologie en matière d’aide à la jeunesse, en ce compris sur les litiges résultant de l’application du code de déontologie. Cet avis est remis soit d’initiative, soit à la demande du Ministre ayant la jeunesse dans ses attributions, soit à la demande de personnes concernées par un litige« .
Depuis le début de l’année 1998, la Commission se réunit régulièrement et rend des avis conformément à la mission qui lui a été dévolue.
En 2000, la Commission a publié un premier rapport d’activités et les avis rendus jusqu’alors. Il lui semblait, en effet, opportun que ses avis puissent être consultés et connus par d’autres personnes que leurs destinataires directs (les jeunes et leur famille, les services de l’aide à la jeunesse, personnes active dans le secteur, professionnels d’autres secteurs, les étudiants, etc.).
La Direction générale de l’aide à la jeunesse a également hébergé cette première » fournée » d’avis sur son site internet.
A la fin de l’année 2003, la Communauté française a accepté de publier les avis rendus depuis le premier rapport.
Le décret de la Communauté française du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse a été modifié par un décret du 19 mai 2004. Celui-ci a notamment abrogé l’arrêté du Gouvernement du 15 mai 1997 et a introduit un nouvel article 4 bis instituant la Commission de déontologie.
Parmi les nouveautés introduites par cette disposition, il figure cette fois l’obligation légale pour la Commission de publier chaque année son rapport d’activités comprenant les avis rendus durant l’année écoulée.
Outre le rapport d’activités à strictement parler et le texte des avis, la Commission a crû utile de joindre différents textes de commentaires sur la législation qui concerne son activité ainsi que des documents synthétisant, analysant et commentant les avis.
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Pour compléter cette introduction, la Commission a souhaité s’inspirer de quelques passages de l’introduction de son premier rapport afin de rappeler l’esprit dans lequel elle a toujours souhaité développer son activité.
La Commission a choisi d’exercer sa mission en abordant, sous un angle technique, les questions déontologiques lui soumises, plutôt que d’un point de vue idéologique. Autrement dit, la Commission ne veut pas être le chantre de telle ou telle manière particulière de concevoir le travail social, et encore moins imposer ses vues à cet égard.
A partir des cas d’espèce sur lesquels elle est appelée à se prononcer, la Commission entend confronter les pratiques et les textes essentiels qui devraient leur servir de guide : le Code de déontologie de l’aide à la jeunesse bien sûr mais également les instruments juridiques dont il s’inspire lui-même (Convention européenne du 4 novembre 1950 de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Convention européenne du 28 novembre 1987 pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, Convention internationale du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant, Loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse, Loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie, Loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel, Décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse, Décret du 16 mars 1998 relatif à l’aide aux enfants victimes de maltraitances, …).
L’aide à la jeunesse peut être apportée de diverses façons, selon de nombreuses conceptions et modalités mais ces multiples approches doivent toujours s’inscrire dans le respect des droits fondamentaux des individus concernés : les jeunes et leur famille.
L’objectif de la Commission est de veiller à ce que ce respect soit constamment assuré partout où, malheureusement, des difficultés se seront manifestées et auront entraîné la nécessaire intervention de l’aide spécialisée à la jeunesse.
Les traités internationaux, lois et règlements précités ne défendent aucun modèle d’intervention particulier. Ils recueillent l’adhésion unanime car ils défendent des valeurs communes à tous les intervenants attachés à la réalité de la démocratie.
La Commission se propose d’être, en quelque sorte, dans le secteur de l’aide à la jeunesse, un lieu de réflexion sur les pratiques pour chercher à promouvoir au mieux ces principes universels dans l’intérêt des bénéficiaires de l’aide. Elle entend jouer ce rôle en toute indépendance.
Elle rappelle que sa fonction n’est pas de prononcer des condamnations contre des personnes, mais de rendre des avis sur des pratiques en espérant susciter chez les professionnels une volonté d’approfondir les questions.
La tâche n’est pas simple. Une aide efficace à la jeunesse implique une collaboration harmonieuse de plusieurs professions, un travail en équipe autour des enfants, des jeunes et de leur famille. D’où l’obligation d’envisager une déontologie « interprofessionnelle » compatible avec celle qui régit chacune des professions concernées mais ne faisant pas double emploi avec elle.
Elaborer cet « idéal » demande réflexion prudente, attentive au point de vue de chacun et, surtout, humble. Il ne peut s’agir de « donner des leçons » mais, simplement, d’aider ceux qui, eux-mêmes, doivent aider. N’être qu’un maillon, discret mais soucieux d’efficacité, d’une chaîne humaniste qui se tend et se retend chaque jour en vue d’un monde meilleur pour les enfants, les jeunes, pour tous.
Projet naïf? Nous ne le pensons pas. Disons simplement: refus d’un pessimisme peut-être trop systématique aujourd’hui. La lucidité n’impose pas d’être grincheux. Et encore moins de baisser les bras ! Nous préférons prôner que chacun agisse, à sa place, positivement, dans un souci de loyauté et d’efficacité vis à vis d’un système qui pourrait sans doute et sans cesse être amélioré – ce à quoi il faut évidemment veiller – mais auquel chacun doit, en attendant, contribuer pour qu’il fonctionne au mieux au bénéfice de ceux qui en ont un impérieux besoin.
Dans cette optique, l’optimisme devient un devoir, une règle déontologique…
Texte du code de déontologie
1 – Objet
Le code de déontologie fixe les règles et les principes qui doivent servir de référence tant à l’égard des bénéficiaires et des demandeurs de l’aide qu’à ceux qui l’apportent ou qui contribuent à sa mise en œuvre. Il garantit le respect de leurs droits en général et plus particulièrement celui du secret professionnel, de l’intimité des personnes, de leur vie privée et familiale, des convictions personnelles et des différences, ainsi que l’utilisation correcte des informations recueillies.
Il détermine en outre, la conduite, les devoirs et l’éthique professionnels qui doivent prévaloir dans l’action des intervenants.
Chaque disposition doit s’interpréter en tenant compte de l’esprit général de ce code.
2 – Champ d’application
Le présent code de déontologie s’adresse à tous les services collaborant à l’application du décret de la Communauté française relatif à l’aide à la jeunesse et qui ont pour mission dans ce cadre d’apporter une aide :
– aux jeunes en difficultés;
– aux personnes qui éprouvent de graves difficultés dans l’exécution de leurs obligations parentales;
– aux enfants dont la santé ou la sécurité est en danger ou dont les conditions d’éducation sont compromises.
ou de contribuer à la mise en œuvre de l’aide apportée à ces personnes.
En outre, ces services sont particulièrement tenus de respecter les principes et les dispositions contenus
dans :
– la convention européenne du 4 novembre 1950 de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales;
– la convention européenne du 28 novembre 1987 pour la prévention de la torture et
des peines ou traitements inhumains ou dégradants;
– la convention internationale du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant;
– la loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse;
– la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie;
– le décret du 29 avril 1985 de la Communauté française relatif à la protection des enfants maltraités;
– le décret de la Communauté française du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse;
– la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel.
3 – Dispositions
Article 1er. Sans préjudice du présent code les intervenants veillent à respecter également les règles déontologiques spécifiques à leur profession.
Article 2. L’intervenant recherche les solutions les plus épanouissantes pour le bénéficiaire. Il veille, dans toute la mesure du possible, si les droits et l’intérêt du jeune ne s’y opposent pas, à maintenir la cohésion de la famille et tient compte des attachements privilégiés du jeune, notamment à l’égard de ses frères et sœurs et de ses familiers.
Les intervenants veillent à proposer la solution qui a la meilleure chance de succès.
Ils ont le devoir d’envisager la solution la plus adaptée et la plus accessible au jeune et s’il échet à sa famille.
Le bénéficiaire doit rester sujet de l’intervention.
Article 3. Les intervenants ne peuvent en aucun cas imposer leurs convictions philosophiques, religieuses ou politiques au bénéficiaire de l’aide. Ces convictions ne peuvent fonder ni la décision d’octroi ou de refus de l’aide, ni la nature de cette aide; elles ne peuvent davantage entraîner de prosélytisme auprès du bénéficiaire.
Dans le respect de l’intérêt du jeune, de ses droits et obligations, de ses besoins, de ses aptitudes et des dispositions légales en vigueur, l’intervenant veille à respecter et à favoriser l’exercice du droit et du devoir d’éducation des parents notamment en ce qui concerne le développement physique, mental, spirituel, moral, social et culturel de leur enfant.
L’expression des valeurs éthiques du bénéficiaire de l’aide doit être respectée sauf si elle est contraire à la loi.
Article 4. Les intervenants ont un devoir de formation et d’information permanentes.
Ils ont l’obligation de remettre en question régulièrement leurs pratiques professionnelles et veillent à les adapter à l’évolution des connaissances et des conceptions.
Ces pratiques professionnelles ne peuvent s’inscrire dans un contexte prioritairement sécuritaire ou répressif.
Article 5. Les intervenants s’abstiennent de toute attitude susceptible de nuire inutilement et gravement à la crédibilité de leur fonction auprès des bénéficiaires de l’aide.
Article 6. Les intervenants ont l’obligation, dans les limites du mandat de l’usager, du respect de la loi et du secret professionnel, de travailler en collaboration avec toute personne ou service appelé à traiter une même situation.
La collaboration entre les services d’aide à la jeunesse suppose une connaissance mutuelle des services, de leurs objectifs, de leur cadre réglementaire, de leurs compétences et spécificités ainsi que des personnes travaillant dans ces services. Les intervenants sont dès lors tenus de développer cette connaissance par les contacts nécessaires en vue de favoriser la collaboration entre services.
La collaboration entre les services suppose la délimitation et le respect du rôle et des compétences de chacun des acteurs, ainsi qu’un échange d’informations. Cet échange doit s’effectuer avec la collaboration des personnes concernées, le jeune et sa famille demeurant au centre de l’action.
Les intervenants adoptent une attitude claire par rapport à la situation et aux autres intervenants. Ils ont le devoir de s’informer des actions déjà entreprises et de respecter les choix opérés par les intervenants précédents sans être nécessairement liés par ces choix pour l’avenir.
La collaboration entre les services et les intervenants doit permettre la recherche de la solution la plus efficace, la plus simple, et la plus proche des personnes concernées.
La collaboration suppose aussi le respect du lien privilégié qu’un bénéficiaire d’aide a établi avec un service ou auquel il fait confiance.
Article 7. Sans préjudice des dispositions prévues à l’article 12, tout renseignement de nature personnelle, médicale, familiale, scolaire, professionnelle, sociale, économique, ethnique, religieuse, philosophique, relatif à un bénéficiaire de l’aide ne peut être divulgué. Il ne peut être transmis qu’à des personnes tenues au secret professionnel, si cette communication est rendue nécessaire par les objectifs de l’aide dispensée et si elle est portée préalablement à la connaissance du bénéficiaire et, s’il échet, de ses représentants légaux.
L’identité des intervenants qui sont détenteurs de renseignements de nature personnelle au sujet d’un bénéficiaire doit être portée à la connaissance de celui-ci et, s’il échet, de ses représentants légaux.
Les intervenants communiquent aux bénéficiaires les informations qui les concernent, soit à la demande de ceux-ci, soit si les intervenants estiment que cette communication est susceptible de favoriser l’épanouissement des bénéficiaires. Les intervenants veillent à ce que les informations soient transmises de manière à ne pas perturber gravement le bénéficiaire.
Les informations personnelles concernant d’autres personnes impliquées dans l’aide accordée au bénéficiaire ne peuvent lui être communiquées que moyennant l’accord de celles-ci et si cette transmission est conforme à la finalité de cette aide.
Article 8. Les intervenants s’assurent que le bénéficiaire ou ses représentants apprécient en pleine connaissance de cause la nécessité, la nature et la finalité de l’aide ainsi que ses conséquences et puissent dès lors faire valoir leurs droits.
Ils sont tenus de formuler leurs propositions et décisions relatives à cette aide dans un langage compréhensible et lisible énonçant, sous réserve du respect du secret professionnel et de la vie privée d’autrui, les considérations de droit et de fait qui les fondent.
Ces propositions et décisions ainsi motivées doivent être notifiées aux personnes intéressées par l’aide et qui sont autorisées à introduire le recours prévu à l’article 37 du décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse.
Le bénéficiaire de l’aide a droit à une information complète quant aux aides matérielles, médicales et psychosociales dont il est susceptible de bénéficier, notamment en fonction de l’état actuel des connaissances et des législations en vigueur.
Article 9. L’intervenant doit veiller dans les situation traitées à distinguer les notions d’urgence et de gravité.
L’urgence doit s’apprécier en tenant compte de l’intérêt du jeune, de sa sauvegarde physique ou psychologique et en dehors de toute autre considération.
Elle ne peut constituer un prétexte pour adopter une solution brutale sans égard à l’ensemble des ressources du terrain, des implications et des conséquences secondaires de la mesure.
Une décision prise dans le cadre de l’urgence doit être réévaluée dans des délais raisonnables et fixés préalablement.
Article 10. Le bénéficiaire doit recevoir l’aide dans des délais raisonnables. Les intervenants veillent dans ce sens à fixer et à respecter des délais en rapport avec la nature, la gravité et l’origine de la situation.
Ils veillent aussi, sauf si l’urgence et la gravité le justifient, à ce que le traitement de nouvelles situations n’entrave pas le respect des échéances fixées dans les situations déjà prises en charge.
Si après avoir utilisé toutes les ressources et moyens professionnels en leur possession, les intervenants sont dans l’impossibilité d’octroyer valablement l’aide nécessaire dans les délais raisonnables, ils en informent les bénéficiaires et les autorités concernées afin de susciter les modifications de la politique et des règlements qu’ils jugent souhaitables.
Article 11. Afin d’élaborer un programme d’aide, l’intervenant procède ou fait procéder à l’évaluation de la situation.
Il veille à prendre conscience de ses possibilités personnelles, de ses limites professionnelles et à agir dans la mesure de celles-ci.
Confronté à une situation susceptible de compromettre gravement la santé, la sécurité ou les conditions d’éducation d’un jeune et qu’il estime ne pouvoir assumer valablement, il a le devoir d’en référer à d’autres intervenants dont l’action serait plus appropriée ou s’il échet aux autorités compétentes.
L’intervenant est tenu d’en informer le bénéficiaire.
Article 12. Les intervenants sont tenus de respecter le secret professionnel. Ce respect doit être compris comme étant une obligation contractée à l’égard du bénéficiaire de l’aide garantissant la confiance que ce dernier doit pouvoir trouver auprès des intervenants et des services. En aucun cas il ne peut servir à protéger l’intervenant lui-même.
L’intervenant est tenu au secret professionnel en ce qui concerne les informations portées à sa connaissance, les initiatives qu’il est amené à prendre dans le cadre des demandes d’aide qui lui sont adressées et le contenu de ses dossiers.
Il garantit notamment ce secret à propos de l’organisation des entretiens, de leur teneur et de ce qui en résulte. Il assure également le secret de toute correspondance adressée dans le cadre de ses actions.
Appelé à témoigner en justice, l’intervenant se montrera soucieux de l’intérêt du bénéficiaire de l’aide.
Dans un souci d’aide, l’intervenant peut coopérer avec d’autres personnes ou services chaque fois que l’intérêt du bénéficiaire de l’aide l’exige. Cette collaboration doit être portée à la connaissance du bénéficiaire de l’aide. Elle doit s’exercer dans la discrétion et n’autorise que l’échange de faits et d’informations indispensables à la prise en charge.
Dans l’impossibilité d’agir personnellement pour défendre les intérêts ou la sécurité du bénéficiaire de l’aide, de sa famille ou de tiers gravement menacés, l’intervenant peut invoquer l’état de nécessité pour transmettre aux autorités compétentes les informations nécessaires.
Lorsqu’à des fins d’enseignement, de recherche ou d’informations, l’intervenant est amené à utiliser ou transmettre des renseignements sur les bénéficiaires, il est tenu de garantir l’anonymat et le respect de la vie privée en ce qui les concerne.
Article 13. L’intervenant ne peut exercer à l’égard d’un même bénéficiaire de l’aide plusieurs fonctions liées à l’octroi, au refus d’octroi, ou à la mise en œuvre de l’aide.
L’intervenant ne peut participer directement à la décision d’octroi ou de refus d’octroi d’une aide à un bénéficiaire s’il peut y trouver un intérêt direct ou indirect soit à titre personnel, soit au titre de mandataire ou de représentant.
Article 14. Eu égard au respect de la vie privée, les intervenants doivent s’abstenir de participer ou de contribuer à la diffusion et à la publication d’informations par le biais d’un quelconque support médiatique, de nature à permettre l’identification des bénéficiaires de l’aide.
Il ne peut y être dérogé que si l’intérêt du jeune le justifie et avec l’accord de celui-ci s’il est capable de discernement ou, dans le cas contraire, de ceux qui administrent sa personne.
Article 15. Le Pouvoir Organisateur ou son mandataire doit s’assurer que le comportement des personnes qu’il occupe n’est pas de nature à être préjudiciable aux bénéficiaires de l’aide qui leur sont confiés.
Tout intervenant, engagé ou non dans le cadre d’un contrat de travail, doit être reconnu de bonne vie et mœurs et doit pouvoir en attester.
Tout intervenant ayant connaissance de faits de maltraitance, dont notamment les abus sexuels, commis par un autre intervenant, est tenu d’en informer les autorités compétentes.